Le Forum numérique mondial à Nijni Novgorod est devenu une nouvelle plateforme de Partage des Connaissances sur la gouvernance électronique

Les 5 et 6 juin 2025, des experts et partenaires du Centre d’études africaines de l’Université HSE ont participé au Forum numérique mondial à Nijni Novgorod. Andrey Maslov, directeur du Centre, a animé la session “Russie – Afrique: Coopération pour la souveraineté numérique”. Parmi les intervenants figuraient des participants et des partenaires du Programme de Partage des Connaissances sur la gouvernance électronique, notamment des responsables de Tanzanie, de la République du Congo, des Comores, des représentants de Rostelecom et de Sberbank.

Les participants à la session ont discuté des approches et des solutions communes pour assurer la souveraineté numérique des pays africains, ainsi que des perspectives de coopération.

Les ministres africains ont exprimé leur gratitude au Ministère du Développement numérique, des Communications et des Médias de Masse de la Fédération de Russie, ainsi qu’au gouvernement russe pour l’organisation du forum. En outre, les délégués africains ont hautement apprécié le rôle du Centre d’études africaines de l’Université HSE dans l’organisation de la session sur la souveraineté numérique et ont noté la contribution du Programme de Partage des Connaissances sur la gouvernance électronique pour les responsables africains au développement et au renforcement du partenariat numérique russo-africain.

“Ce Forum renforcera sans aucun doute les relations amicales entre les dirigeants de nos pays, les présidents Vladimir Poutine et Denis Sassou Nguesso. Je crois également que cela approfondira notre coopération avec les institutions scientifiques et éducatives russes, telles que l’Université HSE et le Centre d’etudes africaines, a admis Léon Juste Ibombo, honorable ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique de la République du Congo. Récemment, le Ministère est devenu l’un des partenaires du Centre: en avril 2025, en marge de l’exposition GITEX Afrique 2025 au Maroc, Léon Juste Ibombo et Andrey Maslov ont échangé des copies de l’accord de coopération signé entre le Ministère et l’Université HSE. L’accord a consolidé la participation du Ministère au Programme de Partage des Connaissances sur la gouvernance électronique pour les fonctionnaires africains, qui est mis en œuvre depuis 2022 avec le soutien du gouvernement russe, de l’Administration de la Fédération de Russie et de la société Innopraktika.

Au cours de la session, Andrey Maslov a parlé des plans de développement du Programme, soulignant ses principaux objectifs: renforcer la souveraineté numérique africaine, promouvoir le renforcement des capacités et le développement du capital humain. À côté du développement des infrastructures numériques, ce sont les défis les plus cruciaux auxquels sont confrontés les pays africains dans le domaine numérique.

Le sujet de la souveraineté numérique a été développé par Muguti Tafadzwa, secrétaire permanent au Cabinet du Président de la République du Zimbabwe: “L’un des défis auxquels nous devons faire face, c’est notre manque de souveraineté de l’information. Les histoires de nombreux pays africains sont jouées à notre place, avec de nombreuses déformations. C’est une question pratique qui doit être abordée de manière complexe, par la communication intergouvernementale et les investissements dans les données également, et je suis ravi que nous y travaillions maintenant très étroitement aux niveaux présidentiel et intergouvernemental”.

“Les données de la plupart des pays africains (sur les ressources minières, par exemple) sont étrangères”, poursuit Muguti Tafadzwa. “Elles sont principalement utilisées par les pays occidentaux et d’autres puissances qui viennent explorer leurs vastes ressources naturelles. Mais en ce qui concerne le Zimbabwe, nous voulons que notre pays se transforme, en tirant profit de notre souveraineté des données. Nous avons élaboré notre Stratégie nationale de numérisation qui vise à nous réviser et à identifier les erreurs que nous avons commises au cours des dernières décennies. Nous faisons maintenant des efforts pour la mettre en œuvre au niveau national”.

Comme l’a noté Andrey Maslov, les institutions gouvernementales jouent un rôle primordial en matière de souveraineté des données. Les pays africains le démontrent très clairement: “En Tanzanie, le rôle du gouvernement est prédominant lorsque nous parlons de notre transformation numérique, mais il s’aligne également étroitement avec d’autres parties prenantes (secteur privé, société civile, organisations internationales et locales)”, a déclaré Jerry William Silaa, honorable ministre de la Communication et des Technologies de l’Information de Tanzanie.

Une autre question qui ne peut être ignorée est l’éducation numérique. “Aux Comores, par exemple, le gouvernement a fait un excellent travail : le pays possède ses propres usines de fibre optique, et il a également ouvert sa première plateforme 5G, ainsi que le premier centre de décision dans ce domaine. L’étape suivante consiste à fournir des connaissances et des compétences numériques aux jeunes, car les centres de données ne seront pas suffisamment utilisables sans personnes talentueuses. En ce sens, les Comores espèrent acquérir l’expérience russe en matière de développement numérique car elle apportera une contribution significative au développement du pays”, a commenté Oumouri Mmadi Hassani, ministre de la Poste, des Communications, de l’Économie Numérique et de la Transparence des Comores, également diplômé de l’Université Électrotechnique d’État de Saint-Pétersbourg LETI.

Quant aux entreprises privées russes, leur intérêt envers la région africaine augmente. Par exemple, PJSC Rostelecom, le leader de l’industrie russe des télécommunications, est ouvert à la coopération et est prêt à partager ses acquisitions des TIC avec des partenaires africains. Alexey Sapunov, vice-président et président du Conseil d’administration de Rostelecom, a souligné que “la société souhaite éliminer les inégalités numériques et fournir un accès Internet de haut débit dans les régions africaines isolées et peu peuplées. D’autres domaines de coopération potentiels incluent la formation du personnel et le renforcement de la sécurité de l’information. Rostelecom est ouvert à la coopération et prêt à partager ses acquisitions avec d’autres pays”.

“Il y a beaucoup de perspectives de coopération entre nous. Du côté russe, je peux dire que nous sommes prêts à partager notre expérience avec les pays africains dans des domaines tels que les technologies financières, la biométrie et la protection des données (après tout, les données dans le monde moderne sont devenues le « nouveau pétrole », une ressource d’une importance cruciale). La construction de centres de données et de GigaChat méritent également une mention spéciale. Nous sommes ouverts à la coopération à la fois en termes de vente de nos solutions, de discussion des options de financement et de création d’infrastructures informatiques directement dans les pays africains”, a résumé Vladimir Ilyanin, directeur général du développement des affaires en Afrique subsaharienne, Sberbank.